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Mariée avec quelqu’un qui a accepté mon pitchoune
J’ai maintenant 21 ans, et mon fils en a 3. Je me suis mariée avec quelqu’un qui a accepté mon pitchoune… Pourtant, on me regarde toujours autant dans la rue… Les gens doivent s’imaginer des tas de choses, ça se voit dans leur regards posés sur nous quand je suis seule avec Enzo…
Je souhaite aussi remercier du plus profond de mon cœur le centre maternel Anjorrant à Nantes qui m’a accueillie avec mon fils pendant 2 ans et demi et qui m’a permis à la fois de me reconstruire sur le plan familial mais aussi de résoudre les problèmes du quotidien, et de faire face à tous ces obstacles qui nous barrent la route quand on a une allure de gamine qui porte la vie… Un grand merci et un grand bravo à tous ces gens : éducatrices, puéricultrices qui passent beaucoup de temps à nous écouter et nous conseiller…
Laure
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Mon père voulait m’obliger à avorter
« J’avais 21 ans et j’étais en couple depuis 3 ans. Mon père voulait m’obliger à avorter mais le temps des 14 semaines d’aménorrhée était bien passé déjà ! Malgré tout le mal qu’il s’est donné pour trouver un gynécologue qui accepte de me faire avorter, il n’y en a pas eu.
Maintenant ma fille est née, elle a 7 ans déjà et a un frère et une sœur et je suis toujours avec le papa devenu mon mari que j’aime si fort si fort.»
Caroline
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Il voulait l’IVG, je l’ai gardé
C’était il y a 2 ans. J’avais 38 ans. Une grossesse imprévue, non désirée, non voulue, un accident. Le père était marié, il me l’avait pas dit…On se connaissait depuis 2 ans. Il voulait que j’avorte…
J’ai décidé de continuer ma grossesse malgré son avis, de ne pas faire l’IVG et de garder mon enfant envers et contre tout.
Au 6ème mois de ma grossesse, il m’a avoué qu’il regrettait de m’avoir poussé à avorter et que j’avais fait le bon choix. Il m’a remercié d’avoir gardé notre bébé.
Adeline
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Mon ami a finalement décidé de rester
« Mon ami et moi, nous sommes ensemble depuis 1 an, donc depuis pas très longtemps…Il y 4 mois, j’ai appris que j’étais enceinte de 3 mois. La terre s’écroulait sous mes pieds. J’étais perdue. Il a seulement 21 ans. C’était trop tôt…
Alors nous en avons parlé pendant tout un week-end et avons décidé de ne pas le garder. La seule solution : avorter en Espagne.
Seulement, plus les jours passaient et s’approchaient du rendez-vous, et plus je pleurais, plus je me rendais malade. Je ne pouvais pas le tuer. J’avais vu son cœur battre.
Finalement, j’ai annoncé à mon ami que je ne pouvais pas faire ce geste. Et il l’a mal pris. Pendant 2 semaines, cela a été difficile, car lui ne savait pas s’il devait rester ou nous quitter. Mais moi je suis restée sur mes positions, je devais le garder.
Aujourd’hui, mon ami a décidé de rester, après avoir vu son enfant lors d’une échographie. Et nous préparons ensemble sa naissance : c’est un bonheur inégalable. A ce jour, il me regarde comme la 7ème merveille du monde.
Alors à toutes celles qui liront ce message d’espoir et qui doutent : gardez votre enfant, s’il a été conçu dans l’amour et même si c’est un accident. Bon courage à toutes, merci pour ce site. »
Séverine
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Trop vieille pour avoir un cinquième enfant ?
« Je suis une maman de cinq enfants ; mon petit dernier a 6 mois, mon ainée a 17 ans et moi j’ai 36 ans. Trop vieille pour avoir un cinquième ? Je le pensais, mais voilà c’est fait ; ça n’était pas du tout prévu puisque je n’en voulais plus.
Quand j’ai su que j’attendais un cinquième, j’ai beaucoup pleuré, j’ai eu beaucoup de mal à l’accepter. Que faire ? L’IVG, j’y ai pensé, mais je m’en voulais de vouloir supprimer mon bébé. J’en ai parlé avec mon mari, lui voulait garder le bébé, pas question d’avorter pour lui. Il l’a mal pris, ce qui n’arrangeait pas les choses. Pendant 3 jours, j’ai été très mal, j’en ai parlé à ma maman qui elle aussi m’a déconseillé l’IVG. J’ai donc gardé mon bébé mais sans l’accepter vraiment, puis aux trois mois de grossesse, à la première échographie, tout a changé dans ma tête et dans mon corps, j’ai vu ce petit embryon dans mon ventre, j’ai pleuré et je l’ai aimé, je n’ai plus du tout pensé que je n’en voulais pas. Enfin, j’ai accepté cette grossesse et je l’ai très bien vécue les 6 derniers mois.
Aujourd’hui, mon bébé a 6 mois, il s’appelle Marc, il est trop mignon.
Alors si vous vivez cette situation, j’espère que vous ferez le bon choix et que quelqu’un de proche comme le père du bébé saura vous aider afin, pour vous, de vivre une belle grossesse. Si vous décidez l’IVG, alors faites-vous accompagner pour un soutien moral qui, je pense, vous aidera beaucoup à ne pas vous sentir coupable psychologiquement. Voila, j’espère pouvoir vous aider par mon vécu.
Bonne chance.»
Jeanne
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Enceinte à 17 ans et demi, j’hésitais à le garder
Bonjour, je vous avais contacté, j’avais 17 ans et demi, j’hésitais à le garder, je l’avais gardé…
Mon bébé est né, il s’appelle Jérémie. Il a maintenant 16 mois, c’est un amour. Il fait beaucoup de bêtises mais je l’aime plus que tout au monde…
Le géniteur de mon fils ne l’a pas reconnu, nous n’avons plus de contact avec lui. J’ai un copain depuis que j’étais enceinte de 8 mois, il est super, il s’occupe de Jérémie comme un vrai père. Nous vivons tous les trois dans une maison de ville et tout se passe à merveille.
Avec mes parents ça se passe super bien. Mon Père est heureux d’avoir un petit fils même si le fait que je ne sois pas mariée et plus avec le géniteur le dérange toujours un peu. Avec ma mère tout se passe à merveille elle est très heureuse de son petit fils.
Je vous écris ce mail, pour vous montrer à quel point vous pouvez aider des adolescentes qui ne savent plus quoi faire.
Je vous remercie pour toute l’aide que vous m’avait apporté !!
Marie
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Enceinte à 17 ans : Comment le dire à mes parents ?
Moi, je suis tombée enceinte à l’âge de 17 ans et demi. Je vivais encore chez mes parents. Mon père est très affectueux mais aussi très très sévère. Je suis issue d’une famille de 6 enfants, 4 filles et 2 garçons. Je suis la dernière.
A ce moment-là, je suivais ma première année de bac. Je trouvais que j’avais un comportement un peu bizarre. Je dormais énormément, j’avais envie de manger des choses que je n’aime pas beaucoup d’habitude. Et puis, j’ai vu que mes règles ne sont pas arrivées. Ça m’a inquiétée mais j’ai dit : bon, la semaine prochaine si elles ne sont toujours pas là, je fais un test de grossesse. Mais dans ma tête pour moi ça allait être négatif. Et ce vendredi, ensuite, j’ai fait le test qui s’est révélé positif. J’étais vraiment heureuse sur le coup, mais la réalité m’a vite rattrapée. Comment dire ça à mes parents ?
Le soir, en rentrant à la maison, j’avais vraiment très peur, je tournais en rond, je ne parlais pas, ce qui n’était pas mon habitude. Puis j’ai attendu que ma mère soit seule et je lui ai tout avoué. Ce n’était pas facile pour moi car je ressentais un peu de culpabilité car ils m’accordaient toute leur confiance, je pouvais sortir librement. Ensuite, ma mère n’a pas pleuré mais j’ai vu l’expression de son visage qui s’était tout à coup assombri et j’ai vu qu’elle n’était pas tout à fait d’accord. En fait, elle avait peur pour moi. Alors deux jours après, elle a pris l’initiative de le dire à mon père. Alors là, c’était la catastrophe, il ne voulait pas que je sois enceinte. Ils m’ont emmené voir des gynécologues, puis un anesthésiste afin de procéder rapidement à un avortement.
Mais moi je hurlais au fond de moi. Je ne voulais pas enlever mon bébé. Il est à moi et à mon copain, qui lui était tout à fait d’accord avec moi. Je me suis battue pour garder mon bébé, je ne pouvais plus regarder mon père en face. Je me suis dit que si j’arrivais à l’avortement, jamais plus de ma vie je voudrais revoir mes parents.
Puis arrivée deux jours avant l’avortement, j’étais chez ma sœur lorsque mon père et ma mère m’ont pris dans leurs bras et m’ont dit : « nous voulons que tu gardes ton bébé. » Mon père a déchiré le papier qui était destiné à l’avortement. Ce fut un jour inoubliable pour moi.
Aujourd’hui, mon fils a 2 ans et 2 mois, et son père et moi nous sommes fiers de lui, ainsi que ses grands-parents. Alors je voudrais éclairer un peu les filles qui pensent à l’avortement. Moi aussi j’y ai pensé pour pouvoir avoir la paix, mais en fait ça n’arrange rien. Pour votre entourage, surtout quand vous êtes jeune, cette nouvelle est vraiment une mauvaise nouvelle.
Une petite astuce que j’ai utilisée pour vraiment savoir si je voulais me battre contre cet avortement, c’est à la première échographie lorsque vous entendez son petit cœur qui bat à l’intérieur de vous…
Moi je dis que la décision n’appartient qu’à vous seule et au père de l’enfant.
Sophie, 17 ans et demi
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Elle va venir au monde, je vais me débrouiller
« Sans argent, rien n’est facile. J’ai pu quand même trouver l’argent, et j’ai pris l’avion pour Madrid. Mais, juste avant mon départ, j’ai vu Mindy. A l’échographie. Une minuscule petite fille en moi. Une autre Loana. Elle et moi, c’était pareil. (…)
J’ai fini par aller en Espagne. La veille du départ, juste la veille, comme un signe, j’avais senti bouger mon bébé en moi. Un coup minuscule, pour la première fois, une sorte de choc sous-marin, tout au fond de mon ventre. La surprise m’a assise sur le lit, et je suis restée longtemps, une main posée contre ma peau, là où elle avait bougé. J’étais en train d’aimer Mindy. De l’aimer de toutes mes forces.
Je suis arrivée à Madrid, j’arpente les rues, mais je ne vois que la petite image bleue de Mindy. Les heures passent, je marche, j’ai rendez-vous dans une clinique.
Je n’ai pas pu. J’ai repris l’avion, avec Mindy. Trop tard, elle est là, c’est ma fille. Elle va venir au monde, je vais me débrouiller. »
Loana, « Miette » , éd. Pauvert
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C’est pas facile tous les jours, mais je ne regrette rien
C’est à l’occasion d’une banale prise de sang que l’on m’a dit que j’étais enceinte de trois mois.
J’avais 16 ans. J’ai cru que le ciel me tombait dessus. Ma mère était présente et m’a regardée avec un air horrifié. Je prenais la pilule, mais il m’arrivait souvent de l’oublier. Et puis, comme j’avais encore quelques pertes, je ne me suis pas posé de questions.
J’ai d’abord pensé aller en Angleterre me faire avorter car j’avais dépassé le délai légal en France. J’ai pesé le pour et le contre, discuté avec mes parents et mon petit copain et, finalement, décidé de le garder.
Quand Théo est né, c’était à la fois merveilleux et terrifiant. Son père m’avait quittée, je venais d’avoir 17 ans et je voulais rester une adolescente comme les autres. Pas vraiment compatible avec un nourrisson ! Entre les couches, les biberons, les réveils en pleine nuit, je me suis vite rendu compte que ma vie avait définitivement changé. Et moi aussi ! Ma mère ne travaillant pas, elle gardait mon fils pendant mes cours. Mais pour mes sorties entre copines, niet ! Je devais me débrouiller et trouver une baby-sitter.
Depuis trois ans, j’essaie de mener de front ma vie de mère et mes études. Ce n’est pas évident tous les jours, j’ai parfois envie de décompresser, de redevenir la jeune fille d’autrefois, mais je ne regrette rien.
Iris, 17 ans, Lolie
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J’ai fait le choix déraisonnable !
« Quand on me l’a annoncé, j’ai éclaté de rire. Enceinte, moi ? Impossible ! Médicalement incorrect : les médecins avaient été formels, j’avais un problème de trompes (…). il fallait se décider vite, les délais étaient presque atteints.
Tout était contre moi. Je vivais seule, je venais d’être licenciée de mon travail, mes parents habitaient à l’étranger et je menais une vie déréglée : sortie, copains, nuits blanches…
C’est d’ailleurs au cours d’une nuit torride et particulièrement arrosée que Claude a été conçu. Eh bien, j’ai fait le choix déraisonnable !
En mettant fin à l’angoisse de la stérilité, cette grossesse impromptue termine aussi un rythme de vie échevelé et destructeur. Je sentais que ce bébé allait donner un sens à ma vie. Je n’ai pas été déçue.
Aujourd’hui, je réalise que j’ai fait quelque chose de fou ! Mais ça m’a donné l’énergie de me battre. J’ai trouvé un travail à mi-temps, je mène une vie structurée, même si je continue à sortir de temps en temps, et mes voisines m’aident pour garder mon bébé. Au lieu de végéter dans mon coin, j’ai recréé une vie communautaire. »
Blandine, Questions de Femmes
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J’ai refusé de me faire encore avorter
« Je vivais une histoire avec un homme divorcé, père de deux enfants. Moi, j’ai déjà un petit garçon de six ans. Tout se passait bien avec mon fils et cet homme qui donnait l’air d’adorer les enfants. Il disait m’aimer.
Quand je lui ai annoncé que j’étais enceinte, il a pris la fuite et ne veut plus entendre parler de moi et du bébé qui sera là dans quelques mois.
J’ai refusé de me faire avorter : j’ai déjà vécu cette expérience et c’est terriblement traumatisant. Je ne veux pas revivre cela… Je peux avoir des enfants, d’autres femmes n’auront jamais cette chance.
Quoi de plus magnifique que d’avoir un enfant… Mon fils et moi l’attendons avec impatience. »
Perrine
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Je ne veux rien demander….je le garde
« Comme toute jeune femme, vous êtes élevée avec l’image que, le jour où vous annoncez à l’homme que vous aimez que vous avez un enfant, vous attendez qu’il vous prenne dans ses bras, qu’il vous fasse virevolter, comme on le voit dans les contes de fée, en disant « c’est le plus beau jour de ma vie ».
Et bien, moi, je lui ai annoncé ça sur un quai de gare. Il ne m’a pas pris dans ses bras, il ne m’a pas fait virevolter…
J’ai tout de suite dit : « Attends, c’est pas grave, moi je suis ravie d’avoir un enfant avec toi, je ne te demande rien, je ne demande même pas de reconnaissance paternelle, je m’en occuperai, et au fil de la vie, vous trouverez votre relation, vous vous rencontrerez… Mais je ne veux rien demander, je ne veux rien abîmer de ta vie à toi… C’est un beau cadeau de la vie, il va être magnifique cet enfant… »
Et voilà, ça s’est passé comme ça… »
Vanina Michel, chanteuse et musicienne, égérie du groupe « Hair » dans les années 70, sur France 2.
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J’ai pris ma décision définitive sans l’avis du papa…
« J’ai appris ma grossesse, le 24 décembre au soir. Ce qui aurait dû être un merveilleux cadeau de Noël a été pour moi une désolation. Je me sentais trop jeune (20 ans tout juste) et pas assez engagée avec mon ami (cela faisait 4 mois que nous étions ensemble).
Lorsque je lui ai annoncé, il n’a pas hésité une seule seconde : il fallait que j’avorte. Il ne se sentait pas d’assumer si tôt son rôle de père, étant encore lui-même très jeune (22 ans). Nous avions donc décidé de pratiquer une IVG.
J’ai voulu qu’il m’accompagne chez le médecin. Il est venu. Une échographie et un test de grossesse m’ont été prescrits. J’ai ramené les papiers chez moi et les ai laissés sur mon bureau. Puis, nous sommes allés réveillonner. Pendant mon absence, ma mère est tombée sur les papiers, les a lus, et a tout deviné.
À mon retour, quand elle m’a demandé si je n’avais rien à lui annoncer, j’ai tout de suite compris et lui ai assuré qu’elle n’avait pas d’inquiétude à se faire, puisque j’allais avorter. C’est alors qu’elle a arrêté la voiture, m’a regardée dans les yeux, et m’a demandé si c’était vraiment ce que je voulais… Elle m’a rassurée sur le fait que je pouvais compter sur son soutien et celui de mon père. Elle m’a rappelé qu’il existait des aides financières pour les mères célibataires démunies (ce que j’allais devenir) et que j’avais terminé mes études avec succès (j’avais mon diplôme depuis 6 mois, et effectuais des petit boulots ou des remplacements). Bref, elle m’a ouvert les yeux.
Maman à 20 ans
J’ai pris ma décision définitive sans l’avis du papa. Je lui ai dit dès le lendemain. Je n’aurais pas le cran de supporter tout le reste de ma vie d’avoir tué mon enfant. En tout cas, c’est comme ça que je le ressentais.
Il a été catégorique. Il n’était pas question pour lui d’assumer un enfant maintenant, d’autant qu’il démarrait une formation de 2 ans, à 200 kms de là. Pour lui, l’enfant n’était encore qu’un « amas de cellules ».
Il m’a fallu 2 mois et demi pour le convaincre qu’il ferait un bon père, qu’il avait quelques mois pour se préparer à cette idée, que s’il m’obligeait à avorter, je n’arriverais plus à l’aimer, que pour moi, c’était un enfant à part entière, et qu’on ferait face financièrement grâce au RSA et à sa demi-paye.
Le problème, c’est que ses parents n’étaient pas au courant de notre relation. Mon ami n’était pas encore prêt à la leur révéler, surtout vue la situation. Finalement ils l’ont su en février, et, bien qu’un peu angoissés par cette grossesse trop précoce, ils ont été heureux d’apprendre qu’ils allaient devenir grand parents.
Nadège
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Je ne pouvais pas faire cette IVG
« J’ai aujourd’hui 21 ans. Je me sens un peu concernée par vos témoignages sur l’IVG, car moi aussi j’ai voulu faire cet acte si traumatisant. Mon ami, aujourd’hui mon mari, et moi voulions profiter de notre vie à deux mais inconsciemment nous voulions un bébé car j’avais arrêté ma pilule et que nous ne prenions plus aucune précaution.
Donc voilà, je me suis retrouvée avec un test de grossesse positif entre les mains au bout de 2 mois… Que faire ? Moi la première j’ai voulu avorter alors que, je vous assure, j’adore les enfants… Seulement, je voyais que mon ami était réticent… Puis, je n’ai plus voulu mais c’est lui qui s’y est mis : « comment allons nous faire, nous sommes jeunes, faut qu’on profite, etc…. » (il avait 23 ans quand même…!).
Et voilà qu’un soir j’ai fait un cauchemar, je voyais des mains toucher mon ventre. Le lendemain, j’ai téléphoné à mon ami et je lui ai dit en pleurant que je ne pouvais pas faire cette IVG, que c’était à lui de choisir « moi et mon bébé ou rien ».
Heureusement, il m’a compris, et nous avons eu un petit garçon, qui a aujourd’hui 1 an et ressemble énormément à son papa. Je suis la plus heureuse du monde ! Je vous souhaite donc beaucoup de courage dans votre vie.
Et n’oubliez pas : tout le monde a le droit au bonheur. Bonne chance à toutes… »
Audrey
TÉMOIGNAGE
Je l’ai gardé, malgré un cancer de la thyroïde
« Tout a commencé il y a douze ans. Un coup de massue. Abasourdie, j’apprends que je suis atteinte d’un cancer de la thyroïde… Moi, 24 ans, … sans antécédent ! J’assume difficilement….
Commencent alors les examens. Prise de sang afin de déterminer si je suis enceinte. Pas de raison de s’inquiéter, depuis deux ans nous n’y arrivons pas. 2ème coup de massue : je suis enceinte de trois semaines. J’en rêvais tellement… Et là, un médecin -être suprême- me dit sans hésitation » il faut avorter « . Des larmes à n’en plus finir. Moi qui rêvais de cette grossesse, il faut maintenant que je l’arrache de mon ventre.
Alors là, je réfléchis. Pourrais-je accepter cette décision et risquer de ne jamais avoir d’enfant suite au traitement ? Je prends la décision sans aucun avis extérieur de garder ce bébé et grâce à ma gynécologue, j’arrive à persuader un 2ème médecin. Opération à 5 mois de grossesse pour ne pas risquer une fausse couche et que ma maladie ne s’aggrave trop. Quelques jours d’angoisse mais finalement mon bébé s’accroche.
Aujourd’hui, mon garçon a 11 ans. Il se porte bien et nous sommes heureux qu’il soit là. Le bonheur, c’est qu’il a une petite sœur de 9 mois, après quelques années d’attente.
La morale est qu’il ne faut jamais désespérer, même si la grossesse se fait attendre ou que la maladie vous prend par surprise. Ma devise est que dans toute chose négative il y a quelque chose de positif. On accepte mieux les coups du sort.»
Sonia
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J’ai changé d’avis, je le garde
Je ne veux pas de cet enfant
Lorsque mon gynéco m’annonce que je vais être maman pour la seconde fois, je ne peux m’empêcher de réagir violemment. Il n’est pas question qu’un nouveau-né vienne troubler mon existence. J’ai un job dans l’immobilier qui me passionne, une jolie maison, un mari, ma Clara que j’adore, et nous faisons des voyages aux quatre coins du monde plusieurs fois par an. L’idée de replonger dans les petits pots et les couche-culottes me révulse. Je veux garder ma liberté, nos week-ends en amoureux et les grasses matinées qui vont avec. (…)
Une fois le rendez-vous pris à la clinique, je demande une journée de congé à mon employeur, une femme d’une cinquantaine d’années à qui je ressens le besoin de dire la vérité. (…) Après avoir écouté mes aveux, elle referme la porte derrière elle, et demande à la secrétaire de ne lui passer aucun appel. Pendant trois heures, nous allons parler de mon IVG, de la vie, de nos maris, des enfants (elle en a cinq). Nos relations étaient jusque là professionnelles, nous parlions éventuellement de nos vacances, de nos virées shopping, rien de plus. Là, je me laisse aller à plus de confidences sur ce que je pense être un manque d’instinct maternel. (…)
« Mon petit dernier a pointé son nez l’année de mes 40 ans. Alors vous, à 36 ans, il n’y a vraiment pas de quoi vous inquiéter »
Mon petit dernier a pointé son nez l’année de mes 40 ans. Alors vous, à 36 ans, il n’y a vraiment pas de quoi vous inquiéter, conclut mon interlocutrice, tout en me rassurant sur mon avenir professionnel et en me proposant de prendre mon mercredi pour m’occuper des enfants. A ses yeux, la boucle est bouclée, je garde le bébé. Cette intrusion dans mon intimité est tempérée, je dois l’admettre, par beaucoup de chaleur, d’ouverture d’esprit et de compréhension. Cette conversation m’a-t-elle bouleversée ? Certainement plus que l’entretien psychologique obligatoire avant une IVG. Il aura duré à peine cinq minutes juste le temps de remplir un questionnaire.
Doutes avant l’avortement
La veille de l’avortement, impossible de trouver le sommeil, je ne pense qu’à ça. Inconsciemment, quelque chose me gêne, le doute s’installe légèrement. Est-ce de voir mon mari malheureux depuis que je lui ai annoncé que je ne mènerai pas cette grossesse à terme ? (…).
À 8h30, je me rends à la clinique. L’atmosphère est glaciale. Une infirmière aimable comme une porte de prison me dirige vers une chambre où deux femmes attendent leur tour. La panique me gagne, des frissons me parcourent le corps. On me demande de me déshabiller, de mettre une blouse, et de donner mon échographie. Je ne l’ai pas sur moi, elle est à la maison. Comment ai-je pu faire cet oubli ? Allez la chercher, le médecin en a absolument besoin, lâche l’infirmière. Par chance, j’habite juste en face de la clinique. En traversant la rue, je revois le visage de mon mari ; je pense à ma petite fille, qui ne se doute de rien. Maintenant, j’ai beau me creuser la tête pour trouver une vraie bonne raison de ne pas garder ce bébé, rien ne me vient à l’esprit. (…)
J’ai changé d’avis, je le garde
Sitôt le pas de notre maison franchie, je fonds en larmes et me rue sur le téléphone pour appeler Patrick : « J’ai changé d’avis, je le garde. » Je sens sa joie, je vois son sourire : « Chérie, c’est le plus beau cadeau que tu puisses me faire. En quittant la maison ce matin, je ne pouvais pas m’empêcher de pleurer. J’ai tellement espéré que tu changes d’avis ! « Le lendemain, au bureau, ma chef se dirige vers moi. « Alors ? » Je souris. J’ai fait demi-tour. Elle, triomphante : « J’en étais sûre. »
Aujourd’hui, le petit Jean a quatre mois. C’est, bien sûr, le plus beau bébé du monde et je suis la maman la plus heureuse. Je n’ai absolument aucun regret. (…) Et, une aventure en entraînant une autre, nous envisageons de nous installer en Amérique du Sud. »
Alice, Elle
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« Tout le monde voulait que j’avorte »
On avait 16 ans, c’est [Sébastien] qui a parlé en premier d’un bébé. Il voulait vivre sa vie avec moi. On pensait qu’on serait plus heureux en faisant une famille. Ma mère ne l’aimait pas, ils s’insultaient. (…) Je suis tombée enceinte, je l’ai dit en premier à Sébastien. Il m’a serrée dans ses bras, on était heureux, on n’a jamais été aussi heureux que ce jour-là.
Pour le début de ma grossesse, lui, il était en prison. Tout le monde était contre moi, le gynécologue qui m’a engueulée, ma mère, mes tantes. Tout le monde voulait que j’avorte, elles étaient tout le temps sur moi, une pression dingue. Je faisais des crises de nerfs. J’ai fait l’inscription pour l’IVG et je ne suis pas allée au rendez-vous. Je voulais assumer cet enfant et l’avortement c’était tuer quelqu’un en moi, ça m’aurait détruite.
La vie avec ma mère n’était plus possible mais je n’arrivais pas à la quitter, c’est le juge qui m’a obligée à venir [dans un centre d’hébergement, à Brest] : il m’a dit que, si je ne faisais pas des efforts, on allait me retirer mon bébé, qu’avec le père on avait intérêt à arrêter nos conneries. Ici, je me suis posée, j’ai pris du recul. J’ai compris que ma mère vivait mal que je lui échappe, elle pensait que j’allais lui laisser mon enfant et qu’il allait confondre maman et mamy.
La mère de Sébastien a accouché quelques semaines avant moi.
« J’ai eu besoin de vivre l’histoire avec ma fille »
À la naissance, tous ceux qui m’avaient tourné le dos sont revenus (…). J’ai eu besoin de fermer les portes, de vivre l’histoire avec ma fille. A la fin de la grossesse, je lui parlais beaucoup, je continue, je lui fais l’album de photos de sa vie. (…)
Dans la rue, les gens me regardent de travers, (…) je leur dis juste : » Oui, c’est mon enfant et c’est ma vie. » C’est dur d’être maman. Il faut tout le temps être prête pour elle, quand elle pleure pour rien et que je suis fatiguée, alors là je souffre. Je craque mais je le cache. Il faut rester calme parce que l’enfant ressent tout. Mais le matin, tu la vois, elle te fait un grand sourire, tu oublies tout. Pour moi, le meilleur moment c’est le bain, tous les soirs à 19 heures, c’est un moment magique.
« Quand c’est non c’est non ! »
Je ferai tout pour que ma fille ne fasse pas les conneries que j’ai faites, je ferai très attention à ses fréquentations, je serai beaucoup plus sévère que ma mère : quand c’est non, c’est non. (…)
Je ne vois plus mes copines du collège, on n’a plus les mêmes centres d’intérêt, sortir en boîte. Ça m’a intéressée, mais là ça ne m’intéresse plus.
Ce qui est dur ce n’est pas d’être adolescente et maman, c’est de ne pas être avec le père. J’étais trop jeune quand j’ai choisi le père, je ne suis pas tombée sur le bon. Si j’avais réfléchi à toute la longue vie qui nous attendait tous les trois, j’en aurais choisi un autre. Là, il va bientôt repartir en prison. Mais en même temps, si le père n’était pas Sébastien, Soraya serait une autre personne et c’est Soraya que j’aime. ».
Lynda, Libération