Maintenant, je pense que je ne mérite pas d'être maman
Tristesse d’une femmes après une ivg, et réflexion sur le processus qui a mené à cette décision :
En lisant vos témoignages, je réalise que cette souffrance intérieure que je n’arrive pas à définir est la même que vous toutes.
Quand j’ai su que j’étais enceinte, j’ai eu peur. Je venais de me séparer du géniteur et lorsque que je lui ai appris, il m’a montré une face que je ne connaissais pas. Il n’en voulait pas et c’était à moi de prendre la décision, sachant que mon bébé n’aurait pas de papa. J’ai dû décider rapidement et cette décision, c’est moi qui l’ai prise.
Pourquoi, je ne sais toujours pas : la peur d’élever un enfant seule, sans travail. Mes parents m’auraient soutenue, mais pour eux c’était la meilleure solution. J’étais tiraillée entre le désir d’avoir cet enfant et le fait de ne pas l’avoir. Je me pose encore la question : est-ce que c’aurait été vraiment égoïste de le garder, de l’aimer, de lui offrir la vie même sans papa ? Il aurait eu une maman et peut-être un autre papa que le géniteur. Je ne sais toujours pas et je m’en veux de l’avoir fait, je me sens seule, vide.
Je n’ai plus envie de construire quelque chose : la motivation professionnelle est morte en même temps que toutes mes convictions et mes principes. La grossesse est une chose primordiale dans la vie d’une femme. Maintenant, je pense que je ne mérite pas d’être maman et même si ce n’était qu’un embryon, comme les gens savent si bien dire, je ne lui ai pas laissé le temps de grandir de savoir s’il était viable. Je l’ai tué et si je pouvais remonter le temps… Je ne me le pardonnerai jamais.»
Christelle
Après une ivg, une femme témoigne de la souffrance qu’elle ressent.