L’épreuve de la fausse couche : quand la grossesse s’arrête
Un projet d’enfant, ce bébé qu’on imagine, auquel on ose à peine rêver à deux… Le test de grossesse est positif et l’aventure commence : ce petit cœur qu’ on entend battre, les premières confidences aux proches, les premiers clichés de ce minuscule bébé, le sexe du bébé que l’on souhaite connaître au plus vite…. autant d’étapes qui contribuent à personnifier le bébé à un stade précoce de la grossesse, et à ce que les pères s’investissent de plus en plus tôt dans la grossesse de leur femme.
Quand soudain tout s’arrête, le couple fait face à un vrai travail de deuil. Pour accompagner sa femme, impactée dans tout son être, le père endosse le rôle du consolateur. Il est l’épaule solide, la présence infaillible, celui qui rassure et qui espère. Celui qui peut aussi relativiser, donner l’impression de passer très vite à autre chose, de vouloir « gommer » ce qui s’est passé : une manière de s’orienter vers « demain », vers l’espoir, une manière aussi de (se) protéger.
Les hommes aussi souffrent après une fausse couche
Si une fausse couche est difficile à gérer pour la femme, l’homme est souvent lui aussi très touché par l’arrêt de la grossesse. Tout aussi futur papa qu’elle était future maman, l’homme peut ressentir de manière extrêmement brutale la perte de cet enfant. Mark Zuckerberg, fondateur de Facebook, lorsqu’il avait annoncé son bonheur d’attendre une petite fille après que sa femme ait vécu plusieurs fausse couches avait dit : « Vous êtes tellement heureux quand vous apprenez que vous allez avoir un bébé. Vous commencez à rêver, à faire des plans, et tout à coup, ils disparaissent ».
Les hommes sont souvent plus pudiques sur leurs sentiments. Or désillusion, tristesse, angoisse, colère, sentiment d’injustice, d’impuissance voire de culpabilité peuvent les toucher profondément. Cette souffrance est mise de côté dans une sorte de tabou social : « C’est une expérience solitaire (…) On craint que cela ne nous éloigne des autres ou de n’être plus vus qu’à travers cela – comme si on était défectueux ou coupables » poursuivait Mark.
Désir de protection, difficulté à exprimer leurs sentiments s’accompagnent de nombreux questionnements : « Ai-je été à la hauteur ? »
Drame caché, douleur silencieuse et pourtant si fréquente : 20% des grossesses s’achèvent par une fausse couche, et à ce titre souvent considérée comme un évènement banal par les médecins.
Une douleur commune
Le couple partage une douleur commune, et pourtant hommes et femmes ne vivent pas les choses de la même manière. Cette différence d’appréhension et de perception de la souffrance de l’autre peut être très désarmante. Dans la souffrance, il y a une part d’incommunicable. Quelques clés pour rester unis dans cette épreuve : admettre que les évènements soient ressentis différemment ; accepter qu’on ne puisse pas tout partager ; prendre le temps de s’écouter dans ses différences, se projeter dans l’avenir, tout en douceur, avec une grande délicatesse.
Les répercussions physiques resteront l’apanage des femmes. Celles psychiques, plus secrètes, touchent autant l’homme que la femme : futurs papas confrontés à une fausse couche sachez briser le silence et vous faire entourer. N’ayez pas peur d’exprimer votre tristesse et de la partager.
Le service d’écoute SOS Bébé est aussi là pour vous écouter et vous accompagner en toute discrétion et confidentialité.