Echographies, dépistages, check-up…le foetus est devenu un véritable patient. On peut même le soigner in utero ou se tenir prêt pour intervenir dès la naissance .
Avant même qu’il ne vienne au monde, et alors qu’il n’a pas encore d’existence juridique, la médecine se met déjà à son chevet. Âgé d’à peine quelques semaines, le foetus passe son premier bilan de santé. En même temps que vous, lors de la première visite prénatale. Il aura droit à cette consultation in utero tous les mois jusqu’à sa naissance. L’examen est quasiment toujours le même. Pour évaluer son bon développement, votre médecin ou votre sage femme mesure à l’aide d’un simple mètre de couturière, votre hauteur utérine, du pubis au fond de l’utérus. Cette mesure, rapportée au stade de la grossesse, permet d’établir mois après mois, sa courbe de croissance. Comme ce sera le cas après sa naissance, sur son carnet de santé. Autre indication utile, la mesure de votre circonférence abdominale. Elle permet d’estimer la quantité de liquide amniotique et d’apprécier le bien être de votre bébé. Enfin, son rythme cardiaque est enregistré, pour vérifier que tout va bien. Au-delà de ces visites, votre bébé aura droit à 3 échographies. Ces examens se pratiquent avec une sonde à ultrasons que le praticien déplace sur votre ventre enduit de gel.
Des échographies pour y voir de plus près
La première est fixée vers la fin du 3ème mois, entre 11 et 14 semaines d’aménorrhée (SA). Grâce à cet examen, votre médecin vérifie le nombre de foetus. Il contrôle également la croissance du ou des foetus et détermine la date de conception, à quelques jours près. Il peut aussi diagnostiquer certaines malformations.
La deuxième écho est réalisée lors du 5ème mois, (entre 21 et 24 semaines d’aménorrhée). Capitale, elle permet d’examiner le bébé sous toutes les coutures afin de repérer d’éventuelles anomalies. Elle permet également d’évaluer le bon fonctionnement du placenta et la quantité de liquide amniotique. Enfin, si les parents le souhaitent, ils pourront prendre connaissance du sexe.
Avec le terme qui approche, la troisième échographie est effectuée à la fin du 7ème mois (entre 31 et 33 semaines d’aménorrhée). Votre praticien va contrôler la position du bébé, sa croissance et son bien être. Ainsi il va vérifier le bon développement de ses organes.
Suivi de très près pendant 9 mois, le foetus va également bénéficier de dépistages. Ils auront pour but d’évaluer le risque d’anomalies chromosomiques, notamment la trisomie 21.
Des chromosomes passés au crible
Réalisé entre la 11ème et la 14ème semaine d’aménorrhée, ce dépistage associe les résultats de deux examens. D’une part, une prise de sang maternel pour rechercher les marqueurs sériques et d’autre part, la première échographie où l’on a mesuré la clarté nucale du bébé. La combinaison des deux évaluations, associée à l’âge de la future maman, permet de calculer un risque de trisomie 21. Si celui-ci est élevé on vous propose une biopsie du trophoblaste (l’ébauche du placenta) ou une amniocentèse. Ces prélèvements permettent d’analyser les chromosomes du bébé pour établir un diagnostic, cette fois avec certitude.
Efficaces mais invasifs, ces examens peuvent toutefois entraîner un risque de fausse couche. Des chercheurs travaillent donc actuellement à la détection de cellules foetales dans le sang de la maman. Un simple prélèvement sanguin pourrait alors suffire…
En cas de problème, une prise en charge adaptée
Si, dans la très grande majorité des cas, un suivi standard suffit, il faut parfois recourir à d’autres examens pour affiner un diagnostic. Ce n’est pas forcément grave. Cependant, le professionnel qui vous suivait jusqu’alors est susceptible de vous orienter vers un Centre pluridisciplinaire de diagnostic prénatal. Là, un bilan complet est réalisé. Echographies, doppler, IRM, voire prélèvements chez le foetus, afin de poser le meilleur diagnostic. En cas de souci, il est possible de soigner le bébé in utero en le transfusant, en ponctionnant un épanchement…
On peut également donner à la future maman des médicaments dans le cas d’infections par exemple. Ils seront délivrés au bébé par le biais du cordon ombilical.
Ou encore, on les injecte directement dans le liquide amniotique dégluti en permanence par le foetus. C’est le cas notamment pour traiter des troubles du rythme cardiaque ou des pathologies thyroïdiennes. Parfois aussi, en cas de grossesse compliquée avec de vrais jumeaux (syndrome transfuseur-transfusé), on utilise un traitement laser in utero pour séparer le placenta et permettre ainsi aux foetus de mieux se développer. La véritable chirurgie in utero reste toutefois une exception car elle n’est pas sans risque. En revanche, la surveillance étroite d’un foetus malade pendant la grossesse permet aux équipes pédiatriques de se sentir prêtes pour intervenir dès la naissance.