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Vivre le dépistage prénatal

Vivre le diagnostic prénatal n'est pas une obligation. Il doit être proposé par l'équipe médicale mais la femme enceinte n'est pas obligée d'y consentir. Elle peut prendre le temps d'y réfléchir. Vous êtes libre de choisir ou non de le réaliser.

Le diagnostic prénatal n’est pas obligatoire

Le soignant est obligé de dire son existence mais c’est normal, il est obligé de donner l’information. Il est possible de faire tel et tels examens, diagnostic et si tel et tel révèlent éventuellement une inquiétude, le soignant sera évidemment en devoir de dire : «  la suite possible serait de faire tel autre examen, telle amniosynthèse, telle échographie… »,  toute la batterie d’examens possibles selon ce qui est découvert.

Liberté de consentement

L’information doit être donnée, par contre la personne concernée, la mère qui attend cet enfant est libre de dire oui ou non, elle est libre de consentir. Elle doit consentir. Et ça peut demander du temps. « Je ne vais pas forcément obtempérer dans les 30 secondes. Vous me dites de signer le papier là en disant oui je suis ok pour telle prise de sang ou autre. Excusez-moi enfin on peut prendre 5 minutes. Je peux rentrer, en discuter avec mon mari, avec mon conjoint et puis voir ce qu’on fait et puis je reviens demain, ou après-demain ou dans 15 jours. »  Parce que ce sont des questions d’importance quand même.

Informer sur les suites possibles

Je pense aussi que ce serait vraiment important qu’il y ait une pleine conscience des conséquences. Si du résultat de tel examen, la seule conséquence, la seule possibilité que propose la médecine sera éventuellement d’interrompre la grossesse, il serait souhaitable qu’une juste compréhension ait lieu avant de faire l’examen en question. Sinon il y a une espèce de malentendu ou de marché mal posé. « Ah oui mais vous avez fait l’examen qui montre ceci, maintenant évidemment implicitement on attend de vous comme une évidence que vous alliez dans telle ou telle direction. » ça n’a rien d’évident et donc l’information donnée devrait comprendre aussi les conséquences possibles en cas de diagnostic positif ou négatif.

En expliquant « Voilà on fait cet examen pour chercher telle pathologie. Si on trouve quelque chose, voilà ce qu’on peut faire, si on ne trouve rien tant mieux mais si on trouve quelque chose voilà les possibilités. » Pour que l’information soit honnête, équilibrée et que les personnes concernées puissent donner des véritables consentements, puissent réellement acquiescer aux examens qui sont proposés.

Diagnostic prénatal : une décision jamais neutre

Ces éléments ne sont jamais neutres même s’ils sont rassurants. Toutes les personnes concernées témoignent, toutes les femmes qui ont fait un diagnostic prénatal témoignent de la grande angoisse que ça suscite donc ce n’est jamais neutre. Ne pas faire l’examen ce n’est pas neutre, le faire ce n’est pas neutre. Dès qu’on va proposer un diagnostic prénatal on va au fond faire peser plus ou moins consciemment une très grande inquiétude. « Ah oui ça me rappelle que mon enfant pourrait peut-être souffrir d’une maladie, d’une pathologie, ça me rappelle que ce n’est pas forcément si simple, que toute grossesse n’est pas forcément simple, que la maladie est présente chez l’adulte, comme chez l’enfant comme chez le nouveau-né, comme en prénatal. Ça me rappelle cette évidence au fond, que la santé n’est jamais acquise et que l’enfant peut souffrir d’une maladie. »

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