Une fausse couche dans les premiers mois de la grossesse, que l’on appelle aussi fausse couche précoce, est un événement courant de la grossesse. On estime à environ 20% le nombre de grossesses qui s’arrêtent spontanément au cours du 1er trimestre. On sait que le développement d’un grand nombre de fœtus s’arrête avant même que la femme ait pu réaliser qu’elle était enceinte.
Pourtant, dans l’immense majorité des cas, il s’agit d’un accident isolé qui n’a aucun risque de se renouveler. « D’un point de vue purement médical, dit le Pr Tournaire, l’évènement est considéré comme banal et sans gravité et n’aura pas de conséquences sur le succès des grossesses futures. »
Beaucoup de causes peuvent expliquer une fausse couche même s’il reste toujours une part d’inexplicable
Leur exploration permet souvent d’y remédier.
L’embryon n’est pas viable
Réaction naturelle de défense de l’organisme. Une fausse couche isolée n’a rien d’inquiétant, même si elle demeure un évènement qui affecte profondément les femmes. 90% des fausses couches isolées sont dues à une anomalie chromosomique de l’embryon. Dans l’immense majorité des cas, la grossesse suivante se déroulera normalement.
Il peut s’agir de l’expulsion d’un œuf clair. Dans ce cas le processus de fécondation s’est mal déroulé, l’échographie confirme que l’œuf est vide.
Dans certains cas, très rares (1 grossesse sur 2000), la fausse couche peut être attribuée à la présence inexpliquée d’une tumeur bénigne du placenta, appelée « môle hydatiforme ». Elle se manifeste par des hémorragies et une grande fatigue et se diagnostique précisément à l’échographie. La môle hydatiforme se développe aux dépens du tissu placentaire et empêche l’œuf de s’implanter normalement. Elle doit être enlevée rapidement, la plupart du temps par curetage. Un traitement spécifique préventif empêche les récidives.
Malformations utérines
Une première fausse couche n’alerte pas les médecins. Cependant la répétition devient le signe d’un dysfonctionnement structurel. Il devient nécessaire d’en chercher la cause, avant de se lancer dans une nouvelle grossesse.
D’une manière générale, on pratique un examen médical complet à partir de 3 fausses couches pour en découvrir l’origine. Le plus souvent, les examens spécialisés peuvent aboutir à des traitements adaptés qui limitent le risque de récidive : c’est donc important de faire ces explorations médicales.
Échographie, hystéroscopie, cœlioscopie permettent de détecter des malformations utérines ou des pathologies de la paroi utérine, à l’origine de fausses couches à répétition. Utérus cloisonné (séparé par une cloison), bicorne (avec 2 cavités), synéchies (cicatrices de la paroi utérine qui gênent l’implantation de l’œuf), polypes, fibromes, endométriose (prolifération de la muqueuse utérine en dehors de l’utérus) sont autant d’anomalies qu’une intervention chirurgicale peut le plus souvent résoudre pour permettre la nidation de l’embryon ainsi que son bon développement.
Accidents traumatiques
Un accident de la circulation, une chute dans un escalier, la pratique de sports violents (ski, équitation) peuvent aussi être la cause d’une fausse couche.
Virus et Infections
Certaines maladies virales comme la rubéole et la varicelle sont dangereuses pour le bon développement de l’embryon. Elles peuvent entraîner des malformations fœtales graves et provoquer des fausses couches. La plupart du temps, les femmes sont immunisées contre ces maladies, soit en les ayant contractées, soit en étant vaccinées.
Attention, les vaccins sont contre-indiqués pendant la grossesse.
Le virus de l’herpès, le zona, ou encore la listéria peuvent aussi provoquer une fausse couche.
Des infections des trompes et de l’utérus peuvent aussi être en cause.
Béance du col
Beaucoup de fausses couches tardives sont dues à une béance du col, qui ne fait plus office de verrou de l’utérus. Un cerclage du col de l’utérus en début de grossesse (à la fin du 3ème mois) permet à la grossesse de se développer normalement.
Dérèglements hormonaux
Une déficience en œstrogènes et/ou en progestérone, une maladie de la thyroïde, peuvent être la cause de fausse couche. Un traitement adapté à base d’hormones spécifiques prescrites au bon moment du cycle permet à la grande majorité des femmes concernées de devenir mère.
Maladies chroniques
Les maladies chroniques graves comme le diabète, l’insuffisance rénale ou l’hypertension artérielle sévère nécessitent une prise en charge particulière, et un suivi médical adapté pendant la grossesse. On conseille aujourd’hui vivement aux femmes qui souffrent de l’une ou l’autre de ces maladies chroniques, de prévenir leur médecin spécialiste de leur désir d’enfant. Ceci afin d’adapter leur traitement avant même le début de la grossesse.
Incompatibilité rhésus
L’incompatibilité entre les groupes sanguins de la mère et du bébé (mère rhésus négatif, bébé rhésus positif) peut entraîner, sans injections d’immunoglobulines anti-D, la destruction des globules rouges du fœtus et l’arrêt de la grossesse.
Si votre groupe rhésus est négatif, il est impératif de le signaler à votre médecin à chaque fausse couche, grossesse extra utérine, IVG, ou transfusion.