Une femme sur quatre vit une fausse couche durant sa vie et cet événement éprouvant tant physiquement que psychologiquement laisse bien souvent un traumatisme. En moyenne la moitié des femmes présentent des signes dépressifs après une fausse couche et vivent avec une certaine inquiétude l’idée d’une nouvelle grossesse. Cependant cet accident spontané ne présage rien pour les prochaines grossesses et est généralement sans conséquence pour la suite.
Manifestations d’une fausse couche
La fausse couche peut se produire spontanément. Elle se manifeste alors par des saignements accompagnés généralement de douleurs vives dans l’abdomen et le bas du dos et éventuellement de caillots de sang. Elle peut aussi être constatée lors d’une échographie, pendant laquelle, le spécialiste diagnostique une grossesse non évolutive. Cela se manifeste par exemple par l’absence de battement du cœur, un sac gestationnel vide ou encore un embryon trop petit en comparaison du stade de développement attendu par rapport au nombre de semaines d’aménorrhée. Dans bien des cas, la fausse couche reste sans explication précise et laisse la mère dans une forme d’incompréhension.
La fausse couche, un choc
Quoi qu’il en soit la fausse couche est bien souvent un choc pour la mère et provoque chez elle un état de sidération. Puis surgit l’angoisse, pourquoi la grossesse s’est-elle arrêtée ? Un sentiment de culpabilité, l’idée d’avoir peut-être fait quelque chose de mal, peuvent émerger, ainsi qu’une profonde tristesse, de la déception et une forme d’anxiété à l’idée de vivre à nouveau une fausse couche lors d’une prochaine grossesse. Cet événement vient remettre en question la capacité de la femme à procréer et peut ainsi ébranler sa confiance en soi. Certaines vivent cet événement comme un échec de maternité et éprouvent en plus de leur tristesse, honte et culpabilité. La chute brutale des hormones vient amplifier le sentiment de désarroi.
La femme peut se replier sur elle-même, et traverser des difficultés dans ses relations aux autres avec un retrait social et des conflits relationnels, une perte de la libido. Parfois, rencontrer une femme enceinte dans la rue lui est très difficile. Elle peut aussi vivre une forme de solitude face à cet événement vécu différemment par le père.
Fausse couche précoce vécue dans le silence
Quand la fausse couche arrive dans les premiers mois de la grossesse, la mère n’a souvent pas annoncé qu’elle était enceinte et sa grossesse est donc passée sous silence. Elle peut craindre l’incompréhension de son entourage face à sa peine et vivre ainsi cette épreuve de manière complètement isolée, rendant l’événement d’autant plus douloureux. Il est important d’en parler, de mettre des mots sur les sentiments et les émotions qui vous habitent, de partager ce que vous traversez.
Le deuil périnatal
La perte d’un bébé, à quelque stade que ce soit de la grossesse, nécessite un véritable travail de deuil, telle la cicatrisation de la peau après une blessure. En parler avec son conjoint, son entourage est important. Une aide psychologique peut également s’avérer nécessaire. Prendre du temps pour soi, accueillir sa tristesse bien légitime, poser un geste symbolique pour signifier l’adieu peut être précieux. Par exemple : planter un arbre, jeter une gerbe de fleurs dans un endroit que vous aimez, écrire une lettre à votre bébé ou bien encore le prénommer, peuvent vous aider dans le processus de deuil. Cela peut paraître insurmontable de « faire son deuil » quand on fait face au choc mais petit à petit, étape après étape, le processus naturel du deuil est à l’œuvre : il permet d’avancer et d’entrevoir la lumière au bout du tunnel…
Inquiétudes lors d’une nouvelle grossesse
Il est possible qu’après une fausse couche, vous ayez peur de revivre cet événement à l’apparition d’une nouvelle grossesse. Cependant dans la majorité des cas, la fausse couche reste un cas isolé. Si elle se répète, vous pourrez faire des examens complémentaires pour voir si une autre cause est en jeu.
Un dérèglement hormonal, une déficience de la thyroïde, un déficit de vascularisation du bébé pendant la grossesse peuvent donner lieu à une interruption spontanée de la grossesse mais chacun de ces dysfonctionnements peut être facilement traité une fois le diagnostic posé. Il est important d’en parler, de mettre des mots sur les sentiments et les émotions qui vous habitent. Vous pouvez contacter le service SOS Bébé par mail, tchat ou téléphone. Prendre le temps de vivre son deuil et de choisir de faire à nouveau confiance à la vie.
Info : Depuis janvier 2024, tout arrêt maladie suivant une fausse couche survenue à moins de 22 semaines d’aménorrhée, prend effet sans délai de carence.