TÉMOIGNAGE
Mal accueillie à la maternité pour une fausse couche
Je voudrais rassurer toutes les femmes qui ont eu la douleur de perdre leur bébé, de faire une fausse couche.
J’étais enceinte de 10 semaines. Mon conjoint et moi avions fait plein de projets pour l’arrivée de notre bébé. Un jour de mars, le 19, j’ai perdu du sang, senti mon corps changer et mon bébé descendre… Tout de suite, je me suis rendue aux urgences. J’ai attendu plus de deux heures dans la salle d’attente de la maternité. Autour de moi, je voyais des femmes enceintes et des bébés… C’était horrible à supporter… Ensuite le médecin m’a fait passer une échographie. Il m’a dit: « l’œuf est vide, on va pratiquer un curetage, ne pleurez pas, l’enfant n’était pas viable, c’est mieux comme cela… »
Là, j’avais l’impression que je n’étais qu’un numéro, qu’un client de ce docteur, ça été atroce.
Je m’en suis voulue pendant plusieurs mois… Je croyais que c’était de ma faute, mon conjoint aussi s’en est voulu…
Nouvelle grossesse
Je suis tombée de nouveau enceinte cette année, au mois de janvier. J’ai alors changé de gynécologue et je suis tombée sur une femme qui a su me rassurer tout au long de ma grossesse. A partir de ce moment, j’ai pu faire le deuil de mon bébé et vivre ma grossesse pleinement (même si l’angoisse ne disparaît pas totalement).
Aujourd’hui, je suis maman d’une petite fille, Laura, qui aura 2 mois le 28 décembre.
Même si j’ai eu un accouchement difficile qui a dû se terminer par une césarienne en urgence, j’étais tellement fière de ma fille quand on me l’a mise sur le ventre… A ce moment, j’ai tout oublié et j’ai pleuré de joie…C’était magique…
Alors je tiens à dire à toutes les femmes de ne pas avoir peur, de changer de gynéco et parler, poser des questions… Bon courage à toutes !
Nathalie
TÉMOIGNAGE
Un mois après, je me sens encore mal
J’ai 22 ans, jusqu’à maintenant tout me réussissait : boulot, santé, amis… Mon ami et moi souhaitions un enfant et avons décidé de sauter le pas. Au bout de trois mois, je suis tombée enceinte. C’était super.
Et puis, au bout de 10 semaines, j’ai perdu du sang. Mon médecin m’a fait passer une écho et là le verdict est tombé : « grossesse non évolutive ». Le bébé avait cessé de se développer après 6 semaines. Ça a été horrible, d’autant que j’ai réalisé que mon corps ne l’avait pas rejeté immédiatement à sa mort. A partir de là, je me suis effondrée.
Le plus dur c’est qu’en ce triste mois de décembre, je n’arrêtais pas de voir les pubs pour des cadeaux de bébés. Quand je sortais, je tombais sans arrêt sur des femmes enceintes et des bébés. Aujourd’hui, ça fait un mois que ça m’est arrivé, je me sens encore mal. Je crois que je ne pourrai jamais oublier cette épreuve. Je souhaite retomber enceinte mais ça me fait si peur ! Pourtant je sais que rien ne prédit que je ne puisse être maman un jour. Je souhaite de tout cœur que ça ne tarde pas trop…
Evangéline
TÉMOIGNAGE
Merci de permettre aux femmes de s’exprimer sur ce tabou
J’ai 31 ans et j’ai fait 3 fausses couches. La première était avant mes deux enfants et je viens d’en faire deux de suite, la dernière datant du mois d’août, à 11 semaines. Ce qui est le plus difficile, c’est d’entendre dire « vous saviez les risques, puisque vous êtes dans le milieu ». Je suis en effet infirmière mais ce n’est pas pour autant que je ne souffre pas, au contraire, car j’ai dû affronter seule l’hospitalisation, et ensuite l’expliquer à mes deux autres enfants.
Aujourd’hui je suis en congé maternité car, la déclaration de grossesse étant faite, j’ai dû prendre les congés pré et post-nataux ce qui est difficile à expliquer à tout le monde : être en congé maternité sans bébé… Je suis de nouveau enceinte de 11 semaines mais je redoute la prochaine échographie… Je ne veux plus entendre : « vous devez aller aux urgences car il n’y a plus d’activité cardiaque ». Merci de pouvoir enfin permettre aux femmes de s’exprimer sur ce tabou.
Béatrice
TÉMOIGNAGE
J’ai revu mes priorités
Je suis âgée de 30 ans et j’ai une petite fille de 2 ans 1/2. Au début du mois de mai, j’ai appris que j’étais à nouveau enceinte. Quelle joie ! (…) Tout se passait à merveille, du moins, c’est ce que je pensais. En effet, mi-juin, mon gynécologue a constaté lors de l’échographie que mon bébé de 13 semaines ne vivait plus. Passé le premier moment de stupeur, je me suis effondrée. J’en voulais à la terre entière et quand je l’ai annoncé à mon mari, lui aussi s’est effondré.
On a toutefois décidé de prévenir immédiatement tous ceux qui étaient déjà au courant de cette grossesse pour éviter toute question malheureuse par la suite. Je n’ai pas ressenti de honte ou de gêne à parler de cette situation. Après tout, si les autres peuvent partager ma joie, ils peuvent aussi m’aider à surmonter mes peines…
Au point de vue médical, le gynécologue me laissait deux semaines pour que la fausse couche se déclare toute seule. Je ne comprenais pas pourquoi je devais continuer à porter ce bébé dont le cœur ne battait plus ! Mais ses explications m’ont rassurée et j’ai donc accepté cette situation.
J’ai vécu les deux semaines les plus horribles et longues de ma vie, pensant chaque instant à mon bébé… Je ne souffrais pas physiquement, mais moralement, c’était dur.
Quand, après deux semaines, la fausse-couche s’est déclarée, j’ai été très rapidement prise en charge aux urgences et, en fin de compte, tout s’est bien passé. Dès le lendemain, je me sentais bien physiquement. Moralement, j’ai vécu une deuxième fois la perte de ce bébé.
Mais grâce à mon mari et mon entourage, mon moral va de mieux en mieux. Ce qui n’arrive qu’aux autres m’est arrivé… Il faut que je vive avec… Il n’y a pas à en avoir honte, ça fait partie de la vie, même si c’est dur, très dur. (…)
Je profite de chaque instant de notre vie de famille, j’ai revu mes priorités : la vie est trop courte pour ne pas essayer d’en tirer le meilleur. Je reste positive et optimiste, je m’accroche.
Fabienne
TÉMOIGNAGE
Qu’on me donne le droit de faire mon deuil !
Je suis une jeune femme de 25 ans et je viens de faire ma deuxième fausse-couche. Cette fois-ci j’ai perdu des jumeaux.
Le plus dur, c’est de ne pas comprendre, et aussi d’être traitée comme un numéro… Je souffre, j’ai mal en dedans et je suis en colère. Imaginez qu’une infirmière est allée jusqu’à me dire : « vous allez avoir deux semaines de congé, c’est super ! »… Comment voulez-vous que je digère ça ?
J’essaie de m’en remettre mais, j’ai du mal, car j’ai l’impression que médecins et infirmières ne me donnent pas le droit de faire mon deuil…
Julie
TÉMOIGNAGE
Pas un mot de soutien, rien…
J’ai perdu mon rêve, mon espoir, cet être tant désiré dans un bain de sang et une douleur intolérable… Mon corps réagissait comme si on arrachait mon bébé à moi… Pourquoi moi ? C’est la question que je me pose, pourquoi me faire traverser cette épreuve alors que je le désire tant cet enfant et l’aime déjà tellement !
« Cela arrive au 2/3 de mes patientes, me dit la gynécologue, avec froideur et empressement. Faites un test sanguin dans quelques jours et une échographie dans 15 jours pour voir si tout est revenu dans l’ordre ». Pas un mot de soutien, rien… « C’est comme cela, attendez trois mois avant de recommencer » et au revoir… au suivant !
Compassion, écoute, réconfort, conseil… C’est cela la médecine ?
Sylviane
TÉMOIGNAGE
Je n’oublierai jamais cette ligne droite sur l’écran
Bonjour, je vous écris car il y a 15 jours je me suis mise tout à coup à pleurer en disant à mon mari que je sentais que le bébé que je portais dans mon ventre depuis déjà 8 semaines était mort. Il m’a regardée et m’a dit d’arrêter de penser à des mauvaises choses. Pourtant je le sentais très fort.
Pour me rassurer, je décide d’aller le lendemain voir mon gynéco. Il m’a fait une écho (…) et là, l’horreur, je n’oublierai jamais de toute ma vie cette ligne droite sur l’écran : son cœur ne battait plus et le mien allait sortir de ma poitrine tellement il battait vite.
Je n’oublierai jamais la souffrance, la lassitude, la colère et l’impuissance que j’ai ressenties. Je ne voulais plus voir personne et j’en voulais (et j’en veux toujours) aux femmes enceintes qui sont au même stade que celui où j’aurais dû être.
Deux jours ont passé et j’ai subi un curetage : j’ai ressenti cette opération comme une amputation d’une partie de moi, comme si on m’avait coupé un bras. En me réveillant de l’anesthésie, j’ai beaucoup pleuré, je me sentais vide, complètement vide. Pourtant, je fais croire à tout le monde que je vais très bien. (…)
Depuis, ça va mieux, même si je pense tout le temps à mon bébé. J’ai un tiroir où j’ai rangé tout ce qui concerne ma grossesse (livres, crème…) et je n’ose pas l’ouvrir, je le regarde du coin des yeux, je ne comprends pas pourquoi. J’attends avec impatience de retomber enceinte.
Marine
TÉMOIGNAGE
J’aurais aimé la prénommer Violette
Au regard des témoignages de femmes ayant vécu une fausse couche, je me dis qu’en cet instant présent, je ne suis plus seule, je me reconnais dans les sentiments exprimés… Un bébé qui nous quitte alors qu’il était en moi, qui nous donnait déjà une force vive, de l’espoir.
Je viens également de vivre une fausse couche, il y a un mois. La tristesse est toujours en moi.
J’ai besoin de l’imaginer, de l’identifier pour reprendre espoir. C’est pourquoi, j’aime à m’imaginer que c’était une deuxième petite fille qui grandissait en moi, que j’aurais aimé la prénommer « Violette ». Je veux qu’elle vive en moi, dans mes pensées et qu’elle ne soit pas quelque chose de « banal » ainsi que certains médecins qualifient la fausse couche.
Je sais que cet événement me fera grandir et m’est et me sera porteur d’encore plus d’amour pour ma fille Aline de 3 ans et demi et pour un prochain heureux événement, qui j’espère ne saurait tarder.
Maryline
TÉMOIGNAGE
Manque de réconfort de la part de mon entourage
J’étais enceinte pour la première fois de 9 semaines, et très heureuse de l’être évidemment. Tout se passait peut-être trop bien. Pour ma première échographie, j’étais un peu inquiète mais aussi très impatiente et toute heureuse, car j’attendais cette écho pour le voir enfin.
Face à l’écran, le gynéco nous dit sans ménagement que son petit cœur ne bat plus depuis à peu près 10 jours. Je suis restée figée devant l’écran, comme si j’attendais un signe de mon petit bout.
J’ai été hospitalisée de suite pour un curetage. Tout s’est passé très vite. Je n’ai jamais versé autant de larmes. C’était la semaine dernière. Mille choses me passent par la tête, je suis même allée jusqu’à me dire qu’il avait dû se tromper, qu’on me l’avait enlevé…
Je n’ai pas vraiment ressenti de réconfort de la part de mon entourage. Les gens ne savent pas trop quoi dire, je sais bien, mais… Mon ami, lui, a été et est toujours à mes petits soins. J’ai de la chance par rapport à ça.
Aujourd’hui, j’ai repris le travail et du coup, mes larmes se sont un peu dissipées mais je me sens vidée.
Julia
TÉMOIGNAGE
Je ne retournerai jamais dans cet hôpital
Maman de deux adorables enfants de 3 ans et 10 mois, nous décidons avec mon mari de mettre un petit troisième en route. Deux mois plus tard, je suis enceinte. Nous mesurons très bien la part de boulot qui nous attend, mais nous trouvons cela génial.
(…) Fin du deuxième mois, j’ai quelques saignements mais je ne m’inquiète pas. N’ayant jamais fait de fausse couche, je ne pense pas que cela puisse m’arriver. Les jours passent, les saignements persistent. Je décide donc en début de semaine suivante de me rendre à la maternité pour une échographie de contrôle. Et là, le verdict tombe. Le gynéco m’annonce qu’effectivement la grossesse est arrêtée et qu’il va falloir me faire un curetage. Je ne comprends pas tout ce qui se passe.
Je tente d’appeler mon mari pour le prévenir mais quand il décroche, je pleure tellement que je suis incapable de parler. Ensuite, tout s’enchaîne : visite avec l’anesthésiste à qui je demande ce qu’est un curetage et qui me répond: « Votre gosse est mort, y’a des débris, faut les enlever sinon vous pouvez attraper un cancer. » Je ne réponds même pas tellement cette phrase m’assomme. Ils m’ont ensuite fait le curetage dans l’après-midi et je suis ressortie le soir. Le gynéco n’est même pas revenu me voir avant ma sortie. Je n’ai eu aucun soutien ou proposition de voir un psy. (…) Pour l’instant, je suis encore très déprimée et sûre d’une seule chose, c’est que je ne retournerai jamais dans cet hôpital.
Angélique
TÉMOIGNAGE
Je n’en parle jamais ou presque
Agée de 20 ans, je suis avec mon ami depuis 2 ans. J’ai arrêté la pilule au mois de janvier pour avoir un bébé, mais le 16 mai je me trouvais au lycée, une douleur affreuse au bas du ventre m’alerta immédiatement. Inconsciemment, je savais mais je me cachais la vérité.
Je me rendis au toilette et là… malheur, je perdais du sang.
En urgence, je me rends à la maternité la plus proche et là j’attend 2 heures, à côté bien sûr des femmes qui venaient faire leurs échographies… Mon état me paraissait urgent mais pas pour les bonnes femmes de là-bas, elles en avaient réellement rien à foutre. J’avais mal au ventre comme jamais, mais j’attendais, j’avais toujours l’espoir… Mon tour arriva et voilà, fausse couche…
Je n’en parle jamais ou presque, j’ai honte de moi et de mon ventre. J’ai peur que cela recommence…
Delphine
TÉMOIGNAGE
Je ne supporte plus qu’on me dise que ce n’est pas grave
Bonjour à toutes : d’abord, je voulais vous dire que vos témoignages m’ont beaucoup touchée. J’ai fait une fausse couche à 6 semaines de grossesse. Mon conjoint et moi désirions cet enfant depuis près de 3 ans. Le grand jour est arrivé mais ce bonheur a été de courte durée.
Cette épreuve est la plus difficile qui me soit arrivée. Je n’arrive pas à remonter la pente, je me dis des fois que c’est un mauvais rêve et qu’il est toujours là, mais je sais au fond de moi que j’ai perdu ce petit être qui était là.
Je n’ai plus goût à la vie et je ne supporte plus d’entendre ces gens qui disent que ce n’était qu’un œuf, que ce n’est pas grave, que ça me passera. Personne ne peut me réconforter. J’ai l’impression d’avoir perdu une partie de moi et je ne m’en remettrai jamais. Pour moi, ce bébé était là et du jour au lendemain il s’en est allé.
Julie
TÉMOIGNAGE
Je l’imaginais déjà dans mes bras…
C’est difficile de l’accepter. Je m’appelle Aurélie et j’ai 22 ans. Aujourd’hui, mercredi 28 janvier, j’ai fait un curetage. En fait hier, lors de ma première échographie, le médecin a fait la grimace, et j’ai compris tout de suite… Il m’a dit : « il n’y a aucune activité cardiaque, je vous mets d’urgence à la clinique demain matin » sans me donner d’autres explications.
Alors depuis je pleure, j’ai mal, actuellement mon bébé n’est plus en moi, il me manque. Beaucoup m’ont dit : « t’inquiètes pas, tu en auras d’autres, et c’est très courant », même mon copain avec qui je vis m’a dit cela.
Je souffre, cela faisait 2 ans 1/2 que j’essayais d’en avoir un, il était là, et il faisait déjà partie de la famille, je l’imaginais déjà dans mes bras… Mon copain m’a dit aussi: « Aurélie, moi je veux tourner la page, et je ne veux plus parler de ce bébé, on en fera un autre, c’est pas dramatique. » Ce sont ses propres mots qui m’ont blessée, c’est pour cette raison que je vous écris car cela me réconforte, je suis pas la première qui ai vécu cela et ces témoignages me font comprendre que je ne dramatise pas, car nous savons tous que c’est douloureux, que nous souffrons terriblement.»
Aurélie
TÉMOIGNAGE
La fausse-couche, c’est très difficile à vivre
J’ai fait une fausse-couche et je trouve ça très difficile à vivre. J’ai 22 ans et cela faisait deux mois que mon conjoint et moi essayions d’avoir un enfant. Je souffre d’endométriose… Deux ans d’essai et voilà qu’on perd notre enfant.
Je comprends les femmes qui souffrent, car moi-même je souffre énormément. Ma vie ne sera plus jamais la même. Nous allons essayer encore et j’espère que nous réussirons très rapidement.
J’en étais à ma dixième semaine de grossesse… C’est la vie mais c’est douloureux de perdre un bébé, car pour moi c’en était déjà un.
Anne-Lise
TÉMOIGNAGE
Ma femme a fait une fausse couche cette nuit
Ma femme, 27 ans, a fait une fausse couche cette nuit. Le cœur de notre bébé a cessé de battre à 10 semaines de grossesse. Je parle volontairement de bébé et non de fœtus ou d’embryon, car il était en nous, parmi nous, il faisait déjà partie de notre vie.
Je ne peux m’empêcher de culpabiliser : et si c’était de ma faute ? Et si j’avais donné à ma femme les moyens de se reposer un peu plus ? Et si…
La douleur est là, elle est dans mon ventre, dans ma gorge, dans mes yeux, sur mes joues. Les gens se trompent. Ils croient que l’on souffre parce que le bébé ne viendra pas. Au contraire, on pleure parce qu’il nous a quittés.
Guillaume
TÉMOIGNAGE
On nous a traités de manière inhumaine
Voilà un mois que j’ai perdu notre bébé (ou « produit biologique » comme on nous l’a dit)… Le choc a été brutal. Tout se passait pour le mieux, jusqu’à la 1ère échographie, au cours de laquelle on nous a annoncé très durement : « Il n’y a pas d’activité cardiaque, rhabillez-vous, ça fera 50 euros 30… » sans plus d’explications…
Un seul mot pour qualifier pareille attitude : inhumain !
Réussissant malgré tout à nous ressaisir, nous avons appris que la grossesse s’était interrompue depuis la 8ème semaine (j’en étais à la 12ème). L’échographe, une femme pourtant, n’a rien trouvé d’autre à nous dire que d’attendre que le bébé parte… Et puis on nous a mis dehors, sans plus d’explication, comme des pestiférés.
Heureusement, notre généraliste a su, elle, nous conseiller, nous orienter.
C’est une période affreuse à vivre. Comment faire comprendre sa souffrance aux autres puisque pour eux cet enfant n’était pas encore là, ne bougeait pas et que je ne l’ai pas connu ?… La plupart des gens qui nous entourent ont nié ma douleur, notre douleur.
Alors mon mari et moi avons pris le parti d’en parler autour de nous. Nous avons reçu plein de témoignages de gens de tous âges nous disant être aussi passés par là. Même si ça ne change rien aux faits, nous sommes compris…et ça change tout.
Puisqu’il est si fréquent de faire une fausse couche, pourquoi ne pas en avertir les futures mères : on vit mieux ce à quoi l’on est préparé…
Aude
TÉMOIGNAGE
Fausse couche : cet enfant était un cadeau de la vie
J’ai 21 ans et j’ai fait une fausse couche à 3 mois de grossesse, il y a 2 mois et demi. A l’époque, mon copain voulait me forcer à subir une IVG. Mais j’ai pris conscience que j’avais la liberté de choisir. Malgré la pression de mon entourage, j’avais décidé de mener cette grossesse à terme et d’élever seule cet enfant qui était pour moi un cadeau de la vie.
Malheureusement, le jour de la fête des mères, on m’a appris brutalement que la grossesse était arrêtée.
Mon cauchemar a commencé à ce moment précis. Je me suis retrouvée seule, sans copain et sans bébé. Depuis, je porte cette douleur en moi tous les jours, cette souffrance que rien ne soulage…
Valentine
TÉMOIGNAGE
Il n’avait que 3 mois mais je sentais sa présence en moi
« Bonjour, je m’appelle Magali et j’ai 22 ans. J’étais enceinte de 3 mois lorsqu’en plein magasin, j’ai eu une hémorragie importante. On a dû me porter jusqu’à la voiture pour m’emmener à l’hôpital. Arrivée aux urgences, j’ai eu la chance d’avoir devant moi des personnes très compréhensives : me voyant en pleurs et paniquée, ils m’ont laissé passer devant. Mais c’était trop tard. Arrivée à l’examen gynécologique, le médecin après avoir fait l’échographie m’a dit : « madame, le bébé est mort. »
Depuis c’est la souffrance. J’en veux à mon job et à mes patrons qui me stressent trop, je suis persuadée que c’est leur faute. Aujourd’hui, ça va faire deux mois que ça s’est produit et je reprends à peine le boulot. Mais c’est dur. Il n’avait que 3 mois, mais je le connaissais, je sentais sa présence en moi. Aujourd’hui, il n’est plus là, je suis vide…
C’est ma 2ème fausse couche de 2 grossesses non désirées (…), mais pour finir, cet enfant était tellement aimé…On ne nous comprend pas, on ne comprend pas ma souffrance. (…) J’attends avec impatience de pouvoir tomber de nouveau enceinte et croyez-moi, cette fois, ça sera voulu. »
Magali
TÉMOIGNAGE
Mon bébé, juste un caillot, un débris !
J’ai fait une fausse couche il y a quelques mois. Oh, je ne savais pas ce qu’il se passait, un peu de sang un matin au réveil…
J’étais enceinte de 3 mois.
J’ai patienté, assise dans une salle d’attente pendant des heures, avant que l’on daigne s’intéresser à moi.
Je remercie la jeune interne qui s’est occupée de moi, j’ai lu la panique et le désarroi dans ses yeux quand elle m’a annoncé que le cœur du bébé ne battait plus.
L’échographe, lui, ne m’a même pas regardée pour me dire que le fœtus était mort.
Hospitalisée le soir même, pour un curetage le lendemain matin, j’ai souffert toute la nuit.
Le matin, en essayant de me préparer pour l’intervention, le fœtus m’est tombé sur les pieds. L’infirmière s’est précipitée et m’a dit « Ce n’est rien, juste un gros caillot de sang ».
Lorsque j’ai voulu connaître le résultat de l’analyse du fœtus, l’on m’a annoncé que rien n’avait pu être analysé, que lors du curetage il n’y avait plus de fœtus – juste des débris !
Le médecin gynécologue n’a jamais daigné me parler. Seules les infirmières et sages-femmes m’ont accordé quelques instants à mon réveil pour me dire qu’il fallait que je reprenne la pilule pendant deux mois.
Voilà, le caillot c’était mon BEBE, il m’est tombé sur les pieds.
Mon BEBE, juste un caillot, un débris !
Le débris c’est moi maintenant, la rage au ventre.
Stéph’
TÉMOIGNAGE
Nous étions si heureux d’attendre ce bébé
Porter pour une deuxième fois la vie et la perdre encore… Nous étions si heureux d’attendre ce bébé, j’étais tellement surprise d’être enceinte au bout de 15 jours, alors qu’il m’arrive toujours des problèmes sur le plan médical…
J’avais songé à l’éventualité d’une fausse couche car on dit que c’est fréquent, surtout avant trois mois… Et puis, un jour, j’ai perdu du sang… Le médecin m’a dit : « attendez, ce n’est pas forcément une fausse couche. » Une semaine d’attente, les urgences, et l’échographie révélant que le cœur du bébé avait cessé de battre…
J’étais enceinte de huit semaines, c’est tellement dur, comment faire pour ne plus y penser, ne plus pleurer ?
Mélanie
TÉMOIGNAGE
Notre petit garçon est mort-né
Mariée depuis peu, je suis tombée enceinte. Mon mari et moi voulions un enfant, mais nous ne nous attendions pas à ce que ce soit aussi rapide !
Mais nous étions très heureux de pouvoir être parents. Il y a 15 jours, je vais chez le gynéco pour la visite du 5ème mois et là, tout s’écroule : on n’entend plus le cœur. La phrase de mon médecin me martèle encore le cœur : « Je suis désolé. »
Quand on apprend ça, après la colère et l’incompréhension, c’est une tristesse permanente qui vient. Il y a heureusement du personnel très qualifié et nous avons été véritablement entourés : nous avons pu voir notre fils et le prénommer. Mon regret est de ne pas l’avoir enterré, car il est né à 18 semaines de grossesse. Notre petit garçon est mort né et c’est seulement à ce moment que nous comprenons le prix de la vie…
Catherine
TÉMOIGNAGE
J’ai eu mon bébé après avoir cessé tous les traitements
12 Juil, 2012
Voilà, moi je voulais vous dire que j’avais fait 7 fausses couches et une grossesse extra-utérine. Après des traitements très lourds qui ont duré plusieurs années, j’ai décidé d’arrêter de me torturer physiquement et moralement.
Aujourd’hui, je suis la maman comblée d’un petit garçon qui aura 3 mois le 13 novembre. Il nous est arrivé lorsque l’on n’y croyait plus. Nous ne voulons même pas savoir par quel miracle il est venu.
Dans tous ces traitements, ce qui a sans doute été le plus difficile pour moi, ça a été le manque de compassion des trois premiers gynécologues qui m’ont suivie. On vous donne un traitement à prendre, une ordonnance pour l’infirmière, un rendez-vous pour l’échographie et au suivant. Je n’étais qu’un numéro et rien de plus…
Le dernier gynécologue qui m’a suivie, au contraire, m’a beaucoup aidée. Il m’a fait prendre contact avec une sage-femme de l’hôpital qui est devenue psychologue. (…) A chaque rendez-vous, il m’appelait par mon nom, et lorsqu’il me croisait dans les couloirs, il me demandait toujours où j’en étais et si ça allait. Sa façon de me considérer et de m’aider, (…) fait qu’il est un peu le parrain de cœur de mon fils.
En tout cas, même si c’est difficile, il faut toujours garder espoir, nous en sommes, mon mari et moi, le bon exemple.
Bon courage à toutes et tous.
Béatrice
TÉMOIGNAGE
Mon conjoint n’en parle pas et fuit le sujet
Il y a à peine 15 jours que j’ai vécu la perte de mon bébé de six semaines, je n’ai rien auquel me rattacher, rien.
Tellement de souffrance, je pleure en silence le soir dans mon lit, en espérant pouvoir dormir paisiblement sans en rêver. J’ai mal, j’essaye de ne plus y penser, mais il y a toujours quelque chose pour vous le rappeler… On se demande pourquoi tant d’autres en sont capables et pas nous. Mon conjoint n’en parle pas et fuit le sujet.
Il y a déjà deux ans que nous avons entrepris d’avoir un enfant, tant de déceptions chaque mois quand nous constations que je n’étais pas enceinte. La joie était tellement grande quand c’est arrivé et maintenant la douleur est tellement forte… Je refuse d’en parler parce que ça fait toujours plus mal, je laisse le temps passer en espérant que la douleur se panse.
Audrey